La recherche incessante de la Vérité
avec le Père Nicolas Malebranche [1638-1715]- Par le père Gilbert Caffin
avec le Père Nicolas Malebranche [1638-1715]- Par le père Gilbert Caffin
Ne nous trompons pas, je ne saurai vous faire une introduction àla philosophie de Malebranche. Je me bornerai àévoquer l’oratorien Malebranche, disciple de Bérulle, exact contemporain et compagnon de Richard Simon [1638-1712], ami de Bernard Lamy [1640-1715] et confrère de bien d’autres en ce temps mouvementé du siècle de Louis XIV [1638-1715]. On remarque que Malebranche a les mêmes dates de naissance et de mort que le roi et àtrès peu près les mêmes que Richard Simon et Bernard Lamy ; ce sont vraiment des contemporains !
(…)
Malebranche naît àParis le 5 août 1638. Son père est conseiller du roi et l’un des fermiers généraux. Sa mère, de la famille de Lauzun, a un frère, vice-roi du Canada. Il va vivre presque toute sa vie dans notre quartier àParis, principalement àla maison de l’Oratoire de la rue Saint Honoré, auprès de l’église devenu le Temple de l’Oratoire, « un voisin » !
Un de ses contemporains, le Père André, jésuite, l’admirait beaucoup et il nous a laissé de précieux documents sur sa vie : àla mort de son grand ami, en 1715, il récupère les archives et veut publier un livre sur Malebranche : livre qui sera mis àl’index par Bossuet et qui vaudra àson auteur d’être embastillé. Le manuscrit de ce livre ne sera édité qu’en 1885 grâce au Père Ingold, grand archiviste du second Oratoire.
Le Père André donne beaucoup de détailssur la vie de Malebranche mais il est parfois excessif dans ses louanges, non seulement pourson héros mais pour l’ambiance de l’Oratoire. Il écrit :
« Alors Nicolas Malebranche consulta des personnes sages qui le tournèrent vers l’Oratoire, ce qui lui convenait mieux que tout autre institut. C’est une congrégation d’ecclésiastiques qui vivent ensemble sans autre lien que la charité, sans autre engagement que la bonne volonté, instituée en 1611 par le saint cardinal de Bérulle, pour imiter le sacerdoce de Jésus Christ et sa vie apostolique. Tout y est fondé sur le bon sens. On y a une honnête liberté, et pourvu qu’on y soit régulier pour les mœurs et catholique pour la foi, on a droit, selon les règlements, de ne vous contraindre en rien ; institut en cela plus sage que les autres sociétés régulières où les particuliers sont obligés de suivre des opinions qui n’ont souvent d’autres preuves sinon que l’Ordre les soutient . »