« L‘homme, néant rempli de Dieu, s’il veut ». Méditation bérullienne.
Pierre de Bérulle in OP 168, t. 4, p. 9-10.
Pierre de Bérulle in OP 168, t. 4, p. 9-10.
Dieu formant l’homme l’a composé de corps et d’âme, de nature et de grâce […] et comme étant créé après toutes ses œuvres,
et communicant à toutes ses œuvres Il en fait comme un centre du monde, que tout regarde et de qui tout dépend ; et comme un Dieu visible en la terre,
rendant hommage au Dieu invisible, référant tout à Dieu, soi-même et ce qui est créé,
faisant au monde ce que l’âme fait au corps, c’est-à-dire régissant le monde,
et le référant à son créateur,
comme âme et intelligence de l’univers […]
[…] Dieu voulant avoir de sa créature un hommage, une louange et une connaissance sensible
et spirituelle tout ensemble,
il l’avait doué d’un être spirituel et sensible tout ensemble.
Car l’homme est composé de pièces toutes différentes.
Il est miracle d’une part, et de l’autre un néant!
Il est spirituel d’une part et corporel de l’autre.
C’est un ange, c’est un centre, c’est un monde, c’est un Dieu, c’est un néant environné de Dieu, indigent de Dieu,
capable de Dieu et rempli de Dieu, s’il veut.
Composé de « nature et de grâce », l’homme doit régir le monde, mais sans oublier qu’il est lui-même créature qui doit tout à son créateur.
Il peut user de sa liberté pour rester seul face à lui-même, en ce cas il est néant et rien d’autre; au contraire s’il en use pour devenir relation à Dieu, c‘est le monde qui se trouve porté devant Dieu.
L’âme du monde c‘est l’homme assurant pleinement sa condi tion de créature responsable; si l ‘homme rejette cela, le monde perd son âme.
Le dernier paragraphe est peut-être le passage de Bérulle le plus souvent cité.
[Et pour découvrir la figure de Pierre de Bérulle, nous vous proposons un texte du Père Caffin.]