Toujours scruter les Écritures de la Révélation
avec le père Richard Simon, par le père Gilbert Cafffin
avec le père Richard Simon, par le père Gilbert Cafffin
(Texte extrait d’une conférence donnée par le Père Gilbert Caffin à l’occasion du 400e anniversaire de l’Oratoire de France, en 2011, qui fera l’objet d’une publication sous le titre « Grandes figures de l’Oratoire », Cerf, 2013).
Après avoir posé la base de notre réflexion avec « la vision de l’Homme » chez Bérulle, qui se réfère au Christ, le Verbe Incarné de Dieu, fondement de la foi chrétienne, s’impose la question de l’interprétation des textes fondateurs : la Bible. La remarque bienveillante sur les oratoriens de l’époque : « Ils avaient toujours les saints livres en leurs mains », demande à voir ce qu’ils en faisaient.
Prendre Richard Simon pour introduire ce nouveau trait de la spiritualité oratorienne peut étonner, lui qui − après 20 ans à l’Oratoire de 1658 à 1678 − en fut exclu. Il reste pourtant pour les oratoriens un exemple à bien des titres. J’en veux pour preuve le livre du Père Paul Auvray [1904-1977] qui est la grande référence pour l’étude de Richard Simon. Cet oratorien du XXe siècle fut l’un des pionniers de la rédaction de la Bible de Jérusalem : il a même été, dans les années 1945-1950, secrétaire de rédaction des 2 premières éditions. Exégète spécialiste d’Ezéchiel, véritable disciple de Richard Simon, notre guide de ce soir, il a été le formateur en Écriture Sainte et professeur d’hébreu des oratoriens qui ont fait leur séminaire à Montsoult, la maison d’études de l’Oratoire de 1920 jusqu’en 1968.
Quoiqu’il en soit, la question pour nous est bien de nous interroger sur notre relation à la Bible, pour nourrir notre foi ? Sommes-nous prêts à scruter l’Écriture comme le rappelle saint Paul[1] ?
[1] Entre autres : 2 Tm 3, 15-16. Cf. Yahvé à Ezéchiel, Ez 3, 1-3 « Il me dit : “Fils d’homme, ce qui t’est présenté, mange-le ; mange ce volume et va parler à la maison d’Israël”. J’ouvris la bouche et il me fit manger ce volume, puis il me dit : “Fils d’homme, nourris-toi et rassasie-toi de ce volume que je te donne”. Je le mangeai et, dans ma bouche, il fut doux comme du miel. »