Des Oratoriens méditent la Bible – Paul Carpentier (09.08.2016)
Évangile du mardi 9 août 2016
Évangile du mardi 9 août 2016
En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples cette parabole : « Le royaume des Cieux sera comparable à dix jeunes filles invitées à des noces, qui prirent leur lampe pour sortir à la rencontre de l’époux. Cinq d’entre elles étaient insouciantes, et cinq étaient prévoyantes : les insouciantes avaient pris leur lampe sans emporter d’huile, tandis que les prévoyantes avaient pris, avec leurs lampes, des flacons d’huile. Comme l’époux tardait, elles s’assoupirent toutes et s’endormirent. Au milieu de la nuit, il y eut un cri : « Voici l’époux ! Sortez à sa rencontre. » Alors toutes ces jeunes filles se réveillèrent et se mirent à préparer leur lampe. Les insouciantes demandèrent aux prévoyantes : « Donnez-nous de votre huile, car nos lampes s’éteignent. » Les prévoyantes répondirent : « Jamais cela ne suffira pour nous et pour vous, allez plutôt chez les marchands vous en acheter. » Pendant qu’elles allaient en acheter, l’époux arriva. Celles qui étaient prêtes entrèrent avec lui dans la salle des noces, et la porte fut fermée. Plus tard, les autres jeunes filles arrivèrent à leur tour et dirent : « Seigneur, Seigneur, ouvre-nous ! » Il leur répondit : « Amen, je vous le dis : je ne vous connais pas. »
« Veillez-donc, car vous ne savez ni le jour ni l’heure. »
(Matthieu, 25, 1-13)
Il n’y a jamais bien loin de l’Evangile à l’actualité. L’aventure de ces demoiselles d’honneur me suggère quelques réflexions sur ce qui occupe plutôt les esprits à l’heure où j’écris ces lignes : le Brexit et l’Euro. Non pour faire un quelconque parallèle entre le Royaume Uni et ce royaume des Cieux que Jésus ne cesse d’annoncer. Ni pour commenter les résultats du Championnat d’Europe. Il ne faut jamais prendre une parabole à la lettre ! Mais plutôt pour laisser celle-ci questionner le sens des responsabilités des chrétiens que nous essayons d’être, tant dans le service de tel ou tel groupe auquel nous appartenons, que dans la conduite de notre vie personnelle. Gouverner c’est prévoir, dit le proverbe. C’est donc bien préparer l’avenir. La gestion de notre vie chrétienne, comme celle du bien commun, suppose donc, exige même, une grande capacité à travailler sur le long terme avec une vision des réalités la plus large possible. Les petits calculs ou les intérêts personnels immédiats ne doivent pas commander. Sur le terrain de la vie on peut manquer d’audace, de courage, ou même de chance, mais pas de Sagesse.
La différence entre les « vierges sages » et les « vierges folles » n’est pas seulement d’honnêteté, de prudence ou de lucidité dans leur préparation. Plus que de morale c’est de foi dont il est question. Celle-ci ne doit-elle pas sans cesse éclairer les consciences, en tout domaine de réflexion ou d’action, personnel ou collectif ; rester éveillée parce que ce sera partout et toujours l’heure du jugement, l’heure de vérité, c’est à dire l’heure de la rencontre avec « Celui qui est, qui était et qui vient. » Celui qui en même temps se fait volontiers désirer. Comme dans toute histoire d’amour on ne reste pas éveillé de force, il faut seulement être prêt au bon moment et donc entretenir en son cœur l’espérance. Manquer d’huile n’est-ce pas manquer d’espérance ?
Paul Carpentier, prêtre de l’Oratoire à Saint Ferréol – Marseille