Des Oratoriens méditent la Bible – Michel Dupuy (26.09.2016)
Évangile du lundi 26 Septembre 2016.
Évangile du lundi 26 Septembre 2016.
Une pensée leur vint à l’esprit : qui pouvait bien être le plus grand d’entre eux ? Mais Jésus, sachant ce qui se discutait dans leur cœur, prit un petit enfant, le plaça près de lui, et leur dit : « Quiconque accueille ce petit enfant à cause de mon nom, c’est moi qu’il accueille, et quiconque m’accueille accueille Celui qui m’a envoyé ; car celui qui est le plus petit parmi vous tous, c’est celui-là qui est grand. » Jean prit la parole et dit : « Maître, nous avons vu quelqu’un expulser des démons en ton nom, et nous voulions l’empêcher, parce qu’il ne suit pas avec nous. » Mais Jésus lui dit : « Ne l’en empêchez pas ; car qui n’est pas contre vous est pour vous. »
(Luc 9, 46-50)
Un évêque, parlant d’un curé de Campagne qu’il venait d’enterrer et qu’il ne portait pas dans son cœur, disait : « Quand nous arriverons, tous les deux, au paradis, Dieu verra bien qui a les mains pleines ! » Ce curé était un homme instruit, un artiste, mais surtout, un homme attentif à tous les hommes et femmes de ses trois villages. Il avait l’Evangile sur les lèvres, dans les mains, dans le cœur. Son Église était ses villages dont il arpentait les rues et les sentiers, connaissant chacun par son nom, par son histoire. Tant de ses joies et de peines partagées. Son Seigneur était le paumé qu’il accueillait, sa porte toujours ouverte !
S’est-il présenté les mains vides ? Qui des deux les avait pleines ? Qui était le plus grand ? Son évêque ne le considérait pas comme un des siens… Mais si la question avait été posée à Jésus, Il aurait certainement dit : « Dans sa différence, il n’est pas contre nous, il est donc pour nous ». Cet ami était, pour tous, « les mains de Jésus ».
Qui est le plus grand ? Question obsolète pour un chrétien. « Qui veut être maître, qu’il se fasse serviteur », disait Jésus. Ne pas chercher les honneurs, les premières places, mais « laver les pieds » aux siens, c’est dire, replacé à notre époque, être au service de celui dont on se fait proche.
Serviteur, cet ami curé l’était au-delà de tout, parfois même avec excès… Apôtre de cet Évangile que la religion, disait-il, lui empêchait d’annoncer. Libéré de la loi, des rites, des convenances, il était témoin et acteur de l’Alliance avec Celui qui certainement l’a accueilli, lui, le petit curé de Campagne, les mains pleines.
Mais rassurons-nous, il y a des évêques aux mains pleines… et trop de chrétiens, les mains vides, où, plus grave encore, « qui n’ont pas de mains » !
Michel Dupuy, prêtre de l’Oratoire à La Valfine, Jura