Des Oratoriens méditent la Bible. Michel Dupuy (11.10.2017)
Évangile du mercredi 11 octobre 2017
Évangile du mercredi 11 octobre 2017
Jonas se fâcha. Il fit une prière à Yahvé : « Ah ! Yahvé, dit-il, n’est-ce point-là ce que je disais lorsque j’étais encore dans mon pays ? C’est pourquoi je m’étais d’abord enfui à Tarsis ; je savais en effet que tu es un Dieu de pitié et de tendresse, lent à la colère, riche en grâce et te repentant du mal. Maintenant, Yahvé, prends donc ma vie, car mieux vaut pour moi mourir que vivre. » Yahvé répondit : « As-tu raison de te fâcher ? » Jonas sortit de la ville et s’assit à l’orient de la ville ; il se fit là une hutte et s’assit dessous, à l’ombre, pour voir ce qui arriverait dans la ville. Alors Yahvé Dieu fit qu’il y eut un ricin qui grandit au-dessus de Jonas, afin de donner de l’ombre à sa tête et de le délivrer ainsi de son mal. Jonas éprouva une grande joie à cause du ricin. Mais, à la pointe de l’aube, le lendemain, Dieu fit qu’il y eut un ver qui piqua le ricin ; celui-ci sécha. Puis, quand le soleil se leva, Dieu fit qu’il y eut un vent d’est cinglant ; le soleil darda ses rayons sur la tête de Jonas qui fut accablé. Il demanda la mort et dit : « Mieux vaut pour moi mourir que vivre. » Dieu dit à Jonas : « As-tu raison de te fâcher pour ce ricin ? » Il répondit : « Oui, j’ai bien raison d’être fâché à mort. » Yahvé repartit : « Toi, tu as de la peine pour ce ricin, qui ne t’a coûté aucun travail et que tu n’as pas fait grandir, qui a poussé en une nuit et en une nuit a péri. Et moi, je ne serais pas en peine pour Ninive, la grande ville, où il y a plus de cent vingt mille êtres humains qui ne distinguent pas leur droite de leur gauche, ainsi qu’une foule d’animaux ! »
Jonas 4, 1-10
Joie de voir Jonas offert à notre méditation. Jonas victime de l’unique image gardée de lui : trois jours dans le ventre du poisson : RER entre Tarsis et le rivage de sa mission à laquelle Yahvé le rappelle. Jonas mérite mieux ! C’est d’abord le livre de l’unicité du divin ; Yahvé pour lui, juif, et Elohim pour ces Ninivites idolâtres d’autres dieux jusqu’à cette prise de conscience d’un Dieu unique les invitant à se convertir de leur idolâtrie, la leur comme les nôtres !
Dès lors, Jonas est messager et observateur scandalisé de la miséricorde de Yahvé pour ses ennemis de toujours, découvrant soudainement l’amour d’Elohim pour eux aussi, de ce Dieu unique offrant sa paix à tous les hommes qu’Il aime. Justice divine plus forte que toute justice humaine. Pour Jonas, que Yahvé aime son peuple : normal ; qu’il aime aussi les autres… scandale.
Rien d’étonnant de voir Jésus nous donner Jonas en exemple contre toutes nos certitudes, nos exclusives, nos intolérances. Le signe de Jonas, non ces trois jours dans le ventre du Cétacé, mais cette capacité de conversion offerte à l’exclu, s’il sait entendre, alors que trop souvent nous nous croyons seuls « sauvés » parce que dans les clous… ecclésiaux !
Enfin, ultime question de Dieu à Jonas : Ai-je le droit d’être bon sans exclusive ? Silence de Jonas !!! Quelle serait notre réponse ?
Michel Dupuy, prêtre de l’Oratoire à la Valfine, Jura