Des Oratoriens méditent la Bible. Paul Carpentier (05.05.2018)
Évangile du mardi 5 juin 2018
Évangile du mardi 5 juin 2018
En ce temps-là, on envoya à Jésus quelques-uns des Pharisiens et des Hérodiens pour le prendre au piège dans sa parole. Ils viennent et lui disent : « Maître, nous savons que tu es véridique et que tu ne te préoccupes pas de qui que ce soit ; car tu ne regardes pas au rang des personnes, mais tu enseignes en toute vérité la voie de Dieu. Est-il permis ou non de payer l’impôt à César ? Devons-nous payer, oui ou non ? » Mais lui, sachant leur hypocrisie, leur dit : « Pourquoi me tendez-vous un piège ? Apportez-moi un denier, que je le voie. » Ils en apportèrent un et il leur dit : « De qui est l’effigie que voici ?
Et l’inscription ? » Ils lui dirent : « De César. » Alors Jésus leur dit : « Rendez à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu. » Et ils étaient fort surpris à son sujet.
Marc 12, 13-17
En ce moment c’est la période des déclarations d’impôts. Peut-être vont-ils diminuer selon les promesses de César ! De toute façon il faudra bien payer au moment voulu…
Dieu y est-il pour quelque chose ? Laïcité oblige, même si aujourd’hui encore elle ne fait pas toujours consensus, le piège que tendent ici à Jésus les Pharisiens et les partisans d’Hérode n’est plus tellement d’actualité. Depuis longtemps déjà, les croyants de toute religion, et les disciples de Jésus en particulier, savent qu’ils sont engagés à part entière dans la vie de la cité, comme dans celle du monde entier (Cf. la fameuse Lettre à Diognète – fin du IIe siècle). Il n’y a ni confusion, ni opposition, mais distinction, complémentarité et pourquoi pas interaction.
Ce qui est intéressant c’est de savoir en quoi notre foi nous incite à cette participation, et si ce n’est pas justement de rendre à Dieu ce qui est à Dieu que d’accomplir ce que nous appelions il n’y a pas si longtemps notre « devoir d’état». S’il ne s’agit pas déjà de lui rendre grâce pour le don de son Amour, largement distribué et non pas « selon l’apparence », pour la richesse et la joie des rencontres et du partage, mais aussi pour le jour et la nuit, la raison et le cœur, sans oublier le pain et le vin qui font l’Eucharistie.
Et encore et toujours prier bien sûr, au-delà des clivages politiques, pour que César lui-même, qui est un peu chacun de nous et nous tous ensemble, fasse bon usage des impôts qui lui sont rendus, pour préserver la maison commune et y permettre une vie toujours plus fraternelle, pour ouvrir un bel avenir aux plus jeunes et accompagner au mieux les anciens jusqu’à la fin. L’histoire se construit avec le concours de tous les hommes de bonne volonté. Avec la grâce de Dieu elle est déjà préfiguration du Royaume annoncé par Jésus.
Paul Carpentier, prêtre de l’Oratoire à Paris