En ces jours-là, Marie partit et se rendit en hâte vers la région montagneuse, dans une ville de Juda. Elle entra chez Zacharie et salua Élisabeth. Et il advint, dès qu’Élisabeth eut entendu la salutation de Marie, que l’enfant tressaillit dans son sein et Élisabeth fut remplie d’Esprit Saint. Alors elle poussa un grand cri et dit : « Bénie es-tu entre les femmes, et béni le fruit de ton sein ! Et comment m’est-il donné que vienne à moi la mère de mon Seigneur ? Car, vois-tu, dès l’instant où ta salutation a frappé mes oreilles, l’enfant a tressailli d’allégresse en mon sein. Oui, bienheureuse celle qui a cru en l’accomplissement de ce qui lui a été dit de la part du Seigneur ! »

Marie dit alors :

« Mon âme exalte le Seigneur,

et mon esprit tressaille de joie en Dieu mon Sauveur,

parce qu’il a jeté les yeux sur l’abaissement de sa servante.

Oui, désormais toutes les générations me diront bienheureuse,

car le Tout-Puissant a fait pour moi de grandes choses.

Saint est son nom,

et sa miséricorde s’étend d’âge en âge sur ceux qui le craignent.

Il a déployé la force de son bras,

il a dispersé les hommes au cœur superbe.

Il a renversé les potentats de leurs trônes et élevé les humbles,

Il a comblé de biens les affamés et renvoyé les riches les mains vides.

Il est venu en aide à Israël, son serviteur, se souvenant de sa miséricorde,

– selon qu’il l’avait annoncé à nos pères –

en faveur d’Abraham et de sa postérité à jamais ! »

Marie demeura avec elle environ trois mois, puis elle s’en retourna chez elle.

 Luc 1, 39-56

L’Oratoire de Jésus a fêté, ce dimanche 26, saint Philippe Néri. C’est lui qui fut l’inspirateur du Père de Bérulle qui en a repris l’intuition spirituelle et communautaire, prêtre au milieu des hommes. Mais voilà que les fêtes se succèdent avec l’Ascension de Jésus et la Visitation de Marie à sa cousine Elisabeth.

Jésus disparait au regard de ses amis, de ses apôtres, leur promettant de revenir comme ils l’avaient vu disparaître à leurs yeux et en même temps il nous dit : « Je serai avec vous tous les jours jusqu’à la fin des temps. » Absence, présence.

Combien de fois j’ai entendu des époux ou des épouses me dire après le départ de leur conjoint : « parti, je le sens toujours là » ? Voilà ce que produit l’amour : il est là, elle est là.

Jésus est donc là et il nous donne des signes tout au long de nos vies : ne le croyez-vous pas ? Repensez à tous ces moments privilégiés, soit dans la joie, soit dans la tristesse, Il est là.

Certes, les sacrements nous sont donnés pour nous dire, nous marquer de sa présence vivifiante : que nous dit l’eau, que nous disent le pain et le vin, ainsi que cette lumière dans la nuit de Pâques ?

Nous penserons, vendredi, à cette merveilleuse visite où Marie et Elisabeth prennent conscience que Yahvé, le très Haut, le Puissant, s’introduit dans leur vie de femme, en leur humanité, dans notre humanité.

« Le Verbe s’est fait chair, il habite parmi nous. »

Roger Thomas, prêtre de l’Oratoire à Paris