Le 11 novembre 1611,
Pierre de Bérulle fonde l’Oratoire en France :
une société de prêtres répondant aux enjeux du moment.
Les temps d’épreuves des XIVe et XVe siècles font se poser, de façon aiguë au XVIe, la question du salut de l’homme. Luther apporte une réponse radicale : « La justification par la Foi ». Le Concile de Trente (1545 – 1563) lui oppose sa « Contre-Réforme » avec le souci particulier de la formation du Clergé. Parmi les humanistes français se développe un courant de pensée désireux de « croire en l’homme et en son libre-arbitre sans cesser de croire en Dieu ». Dans ce contexte, Pierre de Bérulle entreprend de créer « une société de prêtres sans obligation de vÅ“ux, où l’on tendra de toutes ses forces àla perfection sacerdotale, pour en exercer toutes les fonctions, et pour former àla piété ceux qui y aspirent. » Ces prêtres doivent tendre àavoir une vie intérieure àla hauteur du mystère de médiation qu’ils incarnent. Cette médiation entre Dieu et l’homme que le Christ – le seul prêtre – a vécu par son incarnation. Après avoir pris contact avec l’Oratoire de Rome, Pierre de Bérulle prend l’initiative et se réunit avec cinq autres prêtres le 11 novembre 1611 àl’hôtel du Petit Bourbon àParis. L’Oratoire de France est reconnu par lettre patente du Roi, puis par une bulle d’approbation de Paul V en 1613.
En 1575, Philippe Néri avait fondé l’Oratoire àRome : l’Oratoire de France reste attaché àson esprit de fraternité et de solidarité.
Rome, où arrive Philippe Néri vers dix-huit ans, est l’un des grands foyers de la Renaissance : période de découvertes, d’inventions et de créativité intellectuelle et artistique. C’est par ailleurs au plan religieux un temps d’abus qui entraînera la Réforme. Philippe Néri est habité par une relation intime avec le Christ, “ Être qu’il aime par-dessus toutâ€Â. Une relation dont il témoigne dans sa vocation première de directeur de conscience.
Devenu prêtre àtrente-six ans en 1538 il regroupe autour de lui des disciples clercs et laïcs qu’il forme àune prière simple, accompagnée de chants (Oratorio). Avec eux il pratique une évangélisation faite de proximité, de simplicité et de dialogue qu’accompagnent des gestes concrets de charité. Entre le clergé séculier (vivant dans le monde) et régulier (obéissant àdes vœux), Philippe Neri crée une congrégation d’un type nouveau car pour lui, l’engagement sacerdotal renferme tous les vœux. Une conviction partagée par Pierre de Bérulle. Il sera canonisé en 1622.