L’apport essentiel de Pierre de Bérulle au courant mystique du XVIIe siècle (l’École Française) tient au regard renouvelé et passionné qu’il porte sur l’Incarnation qui permet àl’homme d’accéder au Dieu caché : « Là, Dieu incompréhensible, se fait comprendre, Dieu ineffable se fait entendre, Dieu invisible se fait voir. » Il met en valeur le message que l’on trouve dans l’Epître de Paul aux Philippins ( 2/6 – 11 ) : Devenant homme, le Fils a librement renoncé àsa gloire divine qu’Il enrichit d’un nouveau titre par son dépouillement consenti. Pour chaque chrétien, c’est une bonne nouvelle de savoir que Dieu ne s’est pas dégradé dans sa fréquentation des hommes. Ceux-ci, àl’imitation de son Fils, ne peuvent que grandir dans le service de leurs frères. C’est animé de cette même conviction qu’au même moment, Vincent de Paul rejoint ses frères enchaînés dans les galères.
Bérulle, homme politique
Pierre de Bérulle était un penseur mystique présent aux réalités et combats de son temps.
Né en 1575, issu par son père d’une lignée de soldats et par sa mère d’une famille de juristes et d’hommes de lettres, Pierre de Bérulle fait ses études chez les Jésuites puis àla Sorbonne. Il fréquente les milieux du renouveau catholique, entretenant des liens particuliers avec sa cousine, Madame Acarie, avec laquelle il introduit en France les Carmélites réformées par Sainte Thérèse d’Avila. Aumônier du Roi Henri IV en 1599, il devient sept ans plus tard précepteur du Dauphin, futur Louis XIII. Lorsqu’il fonde l’Oratoire en 1611, il le fait avec la protection de Marie de Médicis dont il devient chef du Conseil. Après qu’il a participé àla réconciliation de Louis XIII avec sa mère, il est nommé Conseiller d’Etat, mais ses désaccords avec Richelieu l’écartent du pouvoir en 1627. La même année il est créé Cardinal. Derrière ces fonctions et honneurs, Bérulle demeure avant tout un serviteur de Dieu. Il meurt en célébrant la messe en 1629.
Pour aller plus loin, lire la conférence du Père Caffin sur Pierre de Bérulle.