En ce dimanche de la Journée mondiale des malades, pourquoi ne pas penser aux soignants, aux « hommes et aux femmes en blanc » ? D’autant que bien des soignants chrétiens pourraient en effet se reconnaître dans l’affirmation attribuée àLouis Pasteur qui semble-t-il l’avait reprise du chirurgien du XVIème siècle Ambroise Paré : « Guérir parfois, soulager souvent, écouter toujours ». En effet, pour un chrétien, être soignant n’est ce pas tout simplement vivre au quotidien une des invitations du Christ àses disciples : « guérissez les malades en leur imposant les mains ». Autrement dit que les soignants permettent aux patients de se sentir heureux lorsqu’ils se font soigner.
Il est vrai que de nombreux exemples peuvent parfois conduire àpenser que les patients ne sont que des cas, voire des clients pour ne pas dire des sources de revenus. Mais les soignants ne sont pas des « brutes en blanc »pour reprendre le titre d’un ouvrage publié voilàdeux ans. Ils essaient de répondre avec générosité et bien souvent courage àcet appel très prenant de l’évangile de Jean, « Seigneur celui que tu aimes est malade ». Il n’empêche que ne pas parvenir àsoulager la souffrance est une épreuve redoutable pour le personnel soignant. C’est une véritable nuit de la foi, puisque la souffrance renvoie les soignants àleurs propres limites. Pour eux c’est l’expérience déstabilisante de notre condition humaine.
Dans ces situations humainement bien lourdes, le soignant qui est chrétien ne dispose que de la force faible de la prière.
Ainsi les soignants permettent aux patients d’être non pas de simples objets de soin mais de demeurer acteurs de leur propre vie. C’est dire que les soignants nous font mieux saisir que si Dieu est quelque part c’est dans le visage de l’autre. Ils nous renvoient ainsi àl’exigeante sollicitation du Christ : « J’étais malade et vous m’avez visité ».
Etienne Labignette, prêtre de l’Oratoire àSaint-EustacheÂÂ