Notre vie est notre affaire. L’édito de la semaine

« Si nous parlons aujourd’hui c’est parce que nous aimons notre pays et que nous sommes préoccupés par sa situation » déclarent nos évêques en présentant leur communication « Dans un monde qui change retrouver le sens du politique ». Si de telles interventions ont déjà existé par le passé, celle-là a une saveur particulière. Les évêques se permettent de parler à tous, et pas seulement à leurs ouailles, et ils retrouvent en le faisant le vrai sens de la parole évangélique qui s’adresse à tous, croyants et incroyants. Davantage encore, ils portent dans leur questionnement non seulement les préoccupations de l’Église, mais celles de la société toute entière. On sera ou ne sera pas d’accord avec ces questionnements et ces analyses, chacun réagira en conscience, mais chacun pourra accueillir la motivation de ce court texte : « nous ne sommes pas des spécialistes de la politique, mais nous partageons la vie de nos concitoyens, nous les écoutons et les voyons vivre. » Les procès en manipulation ou en abus de pouvoir ont déjà été faits, avec plus ou moins de vigueur, mais surtout un ensemble remarquable de commentateurs attitrés et patentés ont relevé la justesse et l’humilité de ce texte. Quel sera son effet sur notre avenir, nul ne le sait, quel sera son impact sur le débat en cours ? Le rappel que la vie de la cité est l’affaire de tous et qu’elle ne peut se déterminer que dans un dialogue apaisé et documenté est néanmoins le bienvenu. Tout comme le rappel de la fraternité comme valeur universelle.
Jacques Mérienne,
prêtre du diocèse de Paris au service de Saint-Eustache