Edito de la semaine. Les promesses d’une rentrée à Saint-Eustache
La rentrée nous donne souvent le sentiment d’une page blanche, avec son lot de projets et de résolutions, mais aussi avec sa part d’inconnu. Il en va ainsi de notre assemblée, au moment où chacun est appelé à recevoir les multiples propositions que formule la paroisse dans les domaines de la spiritualité, de la fraternité et de la culture. Ces propositions, anciennes ou renouvelées, disent beaucoup de l’assemblée que nous constituons au cœur de Paris. Elle puise bien sûr sa source dans l’Eucharistie, célébrée de dimanche en dimanche, mais elle trouve son achèvement en répondant à l’envoi qui lui est adressé à la fin de chacune de nos célébrations. Envoyés pour partager, accueillir, réfléchir ensemble aux grands défis de notre temps ou faire de la culture un pont avec notre société : les missions, même les plus simples, ne manquent pas pour témoigner de notre espérance. Notre foi en un Dieu qui s’est fait homme ne peut précisément pas être désincarnée. Elle se fortifie dans la rencontre, ces multiples rencontres qui viendront peu à peu donner tout son sens à l’année paroissiale que nous allons partager. Avec les pierres séculaires de notre église, notre assemblée est l’autre grand élément de permanence à Saint-Eustache. Le curé, les vicaires, les membres laïcs de l’équipe pastorale ont tous des mandats limités dans le temps et le moment venu, d’autres auront à partager la charge pastorale.
De son côté, l’assemblée demeure, et la charge pastorale ne peut s’exercer sans le souci d’être à son service, en étant à son écoute, en répondant à ses besoins et en trouvant ensemble les moyens de mieux cheminer sur les voies de notre évangélisation quotidienne. Cette assemblée, nous en connaissons la diversité, une diversité qui pourrait être une fragilité mais dont chacun peut au contraire tirer une grande force : celle de pouvoir être soi-même, dans le profond respect des multiples parcours empruntés par chacune de nos vies. Pour autant, notre assemblée n’est jamais définitivement constituée. Nous pensons bien sûr à ceux qui ne sont plus en mesure de la rejoindre autrement que dans l’union de prière.
Nous pensons aussi à tous ceux qui, de proche en loin, circulent autour de Saint-Eustache et sont appelés à trouver une place parmi nous. Passants pressés, touristes impressionnés, paroissiens de semaine recueillis, invités de la Soupe accueillis, foules joyeuses des 36 heures ou de la Nuit blanche : comme dans l’Evangile de ce dimanche, les ouvriers de cinq heures ne manquent pas, à l’image de ceux que personne n’avait embauchés mais que le maître de la vigne a fini par appeler à la tâche. Paroissiens de longue ou de fraîche date, paroissiens du seuil, paroissiens qui s’ignorent, formulons en cette rentrée un vœu pour notre assemblée en devenir: puissions-nous, nous aussi, nous savoir invités et être trouvés à la tâche, dans notre paroisse du cœur de Paris. C’est ainsi que nous tiendrons les promesses portées par la page blanche de la rentrée.
