Nous voilà de nouveau devant le tombeau vide, devant ce grand mystère de la Résurrection du Christ, de l’amour infini de Dieu pour chacun d’entre nous. Le Christ a accepté de vivre parmi les hommes, de prendre notre nature corrompue par le péché pour la ramener à son Père, à l’image du Bon Pasteur qui porte la brebis égarée sur ses épaules. Dieu a pris notre condition, l’a assumée jusqu’au bout, jusqu’à la mort sur la Croix. Mort infamante, réservée aux brigands à l’image des larrons qui sont crucifiés avec le Christ, mais qui nous montre que le Christ assume notre humanité jusqu’au bout. Rien ni personne n’est exclu du salut de Dieu. Quel que soit notre faiblesse, notre incapacité à aimer, à vivre notre en vie en Christ, nous ne sommes pas privés de ce Salut, si nous venons vers le Seigneur.
De même, le tombeau vide représente le salut pour chacun d’entre nous. Dans quelques dimanches nous allons célébrer la Samaritaine qui interroge le Christ, sur le lieu où il faut adorer « sur cette montagne ou à Jérusalem », mais le Christ répond : « Ni sur cette montagne, ni à Jérusalem, mais en Esprit et en Vérité ». Nous sommes des adorateurs en Esprit et en Vérité, appelés, comme nous le lirons dans l’évangile lors de la semaine radieuse, à renaître d’en haut pour voir le Royaume de Dieu.
Par la Passion et la Résurrection du Christ, le Royaume de Dieu est de nouveau accessible et il nous est donné d’y goûter à chaque fois que nous participons à la divine Liturgie. C’est à cette vie nouvelle que nous sommes appelés, cette vie que l’apôtre Paul décrit dans l’épître aux Philippiens lue le dimanche des Rameaux : « En conclusion, mes frères, tout ce qu’il y a de vrai et de noble, tout ce qu’il y a de juste et de pur, tout ce qui est digne d’être aimé et d’être honoré, tout ce qui s’appelle vertu et qui mérite des éloges, voilà ce dont il faut vous préoccuper. Ce que vous avez appris et reçu, ce que vous avez vu et entendu de moi, mettez-le en pratique, Alors le Dieu de la paix sera avec vous » (Phil. 4, 8-9). Voilà chers frères et sœurs, à quelle vie nous sommes appelés à la sortie de ce Carême, que le Christ ressuscité nous comble de joie et de force pour vivre cette vie lumineuse du Royaume.
Serge Sollogoub,
Archiprêtre, Recteur de la paroisse orthodoxe Saint-Jean-le-Théologien à Meudon,
ancien archiviste de l’Oratoire.