Des Oratoriens méditent la Bible – Jean-Marie Martin (25.08.2016)
Évangile du jeudi 25 Août 2016
Évangile du jeudi 25 Août 2016
« Veillez donc, parce que vous ne savez pas quel jour va venir votre Maître. Comprenez-le bien : si le maître de maison avait su à quelle heure de la nuit le voleur devait venir, il aurait veillé et n’aurait pas permis qu’on perçât le mur de sa demeure. Ainsi donc, vous aussi, tenez-vous prêts, car c’est à l’heure que vous ne pensez pas que le Fils de l’homme va venir. Quel est donc le serviteur fidèle et avisé que le maître a établi sur les gens de sa maison pour leur donner la nourriture en temps voulu ? Heureux ce serviteur que son maître en arrivant trouvera occupé de la sorte ! En vérité je vous le dis, il l’établira sur tous ses biens. Mais si ce mauvais serviteur dit en son cœur : ‘Mon maître tarde’ et qu’il se mette à frapper ses compagnons, à manger et à boire en compagnie des ivrognes, le maître de ce serviteur arrivera au jour qu’il n’attend pas et à l’heure qu’il ne connaît pas ; il le retranchera et lui assignera sa part parmi les hypocrites : là seront les pleurs et les grincements de dents. »
(Matthieu 24, 42-51)
« Veille, qui que tu sois, et où que tu sois, veille ! Ce que tu as à attendre est beaucoup trop important pour que tu ne sois pas prêt à une telle rencontre. Le sommet de toute ta vie, le pont culminant de toute existence se trouve exactement dans cette rencontre qui s’annonce. Mais sais-tu bien ce que tu attends ? Si je prends – au choix – trois des verbes au mode impératif que Jésus affectionne, « veille, écoute, aime », je compose par là une triade qui me permettra d’aiguiser ma perception de ce que j’attends. Veille, écoute, aime ! Je perçois ces verbes, et l’action qu’ils désignent, comme les cordes d’une même lyre permettant de jouer l’Hymne Divin à la perfection. Si toutes les cordes résonnent juste et chantent une même harmonie, alors, je suis accordé au dessein de Dieu sur moi. Un cœur qui n’attend rien, un cœur qui n’est pas à l’écoute, un cœur qui n’en a cure d’aimer, c’est une mécanique, un moteur, très perfectionné, très utile pour faire marcher notre machine, mais il est tout juste bon à pétarader, à assourdir, à faire de l’épate, comme une vieille Torpédo.
Si j’ai compris la nécessité de veiller, d’être à l’écoute, d’aimer, alors je ne suis pas loin du Royaume de Dieu. Veille, et tu apprendras à écouter, à aimer. Écoute, et tu sauras comment et pour quoi aimer, pour quoi veiller. Aime, et tu sauras pourquoi tu veilles, et tu sauras qui écouter. On peut continuer ainsi à mélanger les trois verbes, pour mieux atteindre le Verbe. Alors tu comprendras qui est Celui qui te demande d’aimer et de l’aimer.
Jean-Marie Martin, prêtre de l’Oratoire à Saint-Eustache, Paris