Le regard de Dieu sur Marie
par Pierre de Bérulle
par Pierre de Bérulle
Cette âme sainte et divine est en l’Église, ce que l’aurore est au firmament,
et elle précède immédiatement le soleil.
Mais elle est plus que l’aurore, car elle ne le précède pas seulement,
elle le doit porter et enfanter au monde
et donner la vie, le salut, la lumière à l’univers […] La terre qui méconnaît Dieu,
méconmu »‘t aussi cet ouvrage de Dieu en la terre.
Elle mu' »t à petit bruit sans que le monde en parle, sans qu’Israël même y pense,
bien qu’elle soit la fleur d’Israël la plus éminente de la terre.
Mais si la terre n’y pense pas, le ciel la regarde et la révère
comme celle que Dieu a fait naître pour un si grand projet
et pour rendre un si grand service à sa propre personne, c’est-à-dire pour la revêtir un jour d’une nouvelle nature.
[…] le premier* et le plus doux regard de Dieu en la terre est vers cette humble vierge que le monde ne connaît pas.
C’est lors la plus haute pensée
que le Très-haut ait sur tout ce qui est créé.
Il la regarde, la chérit, la conduit, comme celle à qui il veut se donner soi-même,
et se donner à elle en qualité de Fils et la rendre sa mère.
Pierre de Bérulle in Vie de Jésus, t. 8, p. 221.
Ces quelques lignes nous livrent un Bérulle inhabituel… mais un Bérulle que nous retrouverons souvent lorsqu’il nous parlera de Marie ! Là, il excelle à nous dévoiler un Dieu-Père, rempli de douceur et de tendresse… prêt à confier sa divinité à cette humble fille des hommes.
Luc 1
26 Le sixième mois, l’ange Gabriel fut envoyé par Dieu dans une ville de Galilée, du nom de Nazareth
27 à une vierge fiancée à un homme du nom de Joseph, de la maison de David ; et le nom de la vierge était Marie.
28 Et, entrant chez elle, il dit : « Salut, comblée de grâce ! le Seigneur est avec toi »