En ce temps-là, Jésus disait :
« Malheureux êtes-vous, scribes et pharisiens hypocrites,
parce que vous payez la dîme
sur la menthe, le fenouil et le cumin,
mais vous avez négligé ce qui est le plus important dans la Loi :
la justice, la miséricorde et la fidélité.
Voilà ce qu’il fallait pratiquer
sans négliger le reste.
Guides aveugles ! Vous filtrez le moucheron,
et vous avalez le chameau !

Malheureux êtes-vous, scribes et pharisiens hypocrites,
parce que vous purifiez l’extérieur de la coupe et de l’assiette,
mais l’intérieur est rempli de cupidité et d’intempérance !
Pharisien aveugle, purifie d’abord l’intérieur de la coupe,
afin que l’extérieur aussi devienne pur. »

Évangile du 28 Août Mathieu 23,23-26

On ignorera toujours la part des paroles de Jésus et l’amplification qu’ont donné les Évangélistes. Particulièrement dans ces diatribes à l’encontre des scribes et des parisiens pour leur incohérence entre le dit et le fait. Mais ces mises en garde restent d’actualité. Prêtre, je dois les entendre. La Foi en Jésus se développant a donné naissance aux communautés chrétiennes et petit à petit à ce que l’on va appeler l’Église et son organisation, hélas très vite prisonnière des lois, des rites, d’un code moral, dont nous continuons d’être victimes. Moi même, suis-je cohérent entre mon dire et ma vie personnelle, prisonnier, même m’en libérant aisément, des dogmes non revisités et des rites liturgiques séculaires, pour être attentif comme il le faudrait, à la vérité des situations, à la capacité d’écoute, de compréhension, de participation des chrétiens avec, par et pour eux, certainement pas au dessus d’eux. La supériorité cléricale n’est pas morte… Que me dit Jésus parfois .. « Malheur à toi… »

L’Évangile est premier. La Foi n’est pas qu’adhésion, elle est à vivre en actes… L’important n’est pas la fidélité aux lois, ni aux préceptes, ni aux rites. Saint-Paul ne nous dit-il pas :  «Jésus vous a libérés de la Loi ». L’important est la justice, celle de Dieu nous invitant à suivre. Sa parole dira François, et de «ne pas faire de nos confessionnaux des tribunaux », enfin ! Puis la Miséricorde qui lui fait dire « Qui suis-je pour Juger » développant toutes les marques d’amour et de pardon qui doivent être la geste ecclésiale. Enfin, cette Fidélité, nous invitant à revenir sans cesse à l’ Évangile, à la Nouvelle Alliance, plus forte que toute loi ! moteur de nos vies, de nos attitudes envers autrui.

Voilà ce que nous sommes invités à pratiquer, sans négliger le reste, mais le relativisant. En un mot, Jésus me donne la marche à suivre. Ce que n’aurait jamais dû oublier l’Église invitée à revenir sans cesse à l’Evangile et à la liberté de conscience éclairée des croyant !

Michel Dupuy, prêtre oratorien à La Valfine, Jura