Des Oratoriens méditent la Bible. Etienne Labignette (21.08.2018)
Évangile de Jésus-Christ selon Saint-Matthieu (19, 23-30).
Évangile de Jésus-Christ selon Saint-Matthieu (19, 23-30).
En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : » Amen, je vous le dis: il est plus facile à un chameau de passer par un trou d’aiguille qu’à un riche d’entrer dans le Royaume des Cieux. » Entendant ces paroles, les disciples furent profondément déconcertés, et ils disaient : » Qui donc peut être sauvé? » Jésus posa sur eux son regard et dit: « Pour les hommes, c’est impossible, mais pour Dieu tout est possible. » Alors Pierre prit la parole et dit à Jésus : « Voici que nous avons tout quitté pour te suivre ; quelle sera donc notre part? » Jésus leur déclara: « Amen, je vous le dis : lors du renouvellement du monde, lorsque le Fils de l’homme siégera sur son trône de gloire, vous qui m’avez suivi, vous siégerez vous aussi sur douze trônes pour juger les douze tribus d’Israël. Et celui qui aura quitté , à cause de mon nom, des maisons, des frères, des sœurs, un père, une mère, des enfants ou une terre, recevra le centuple, et il aura en héritage la vie éternelle. Beaucoup de premiers seront derniers, beaucoup de derniers seront premiers. »
Évangile de Jésus-Christ selon Saint-Matthieu ( 19, 23-30).
Ce passage de l’évangile de Matthieu est sinon déconcertant du moins bien exigeant. Il nous fait mesurer la distance entre notre volonté de vivre les valeurs du royaume des Cieux et toutes ces richesses qui nous paralysent et nous rendent plus velléitaires que déterminés. Alors faut il baisser les bras ou nous éloigner du Christ à regret comme le jeune homme riche qui possédait de grands biens? Certainement pas! Mais alors que devons nous faire? Et bien savoir nous tourner vers le Christ avec confiance. Et pour cela accepter de nous présenter les mains vides, les » mains ouvertes » devant le Christ.
Ce fut d’ailleurs l’attitude de Pierre lorsque déconcerté par les propos du Christ il s’exclama: » A qui irions nous Seigneur tu as les paroles de la vie éternelle! » Ce n’est pas la capitulation de notre volonté, ni l’aliénation de notre liberté. C’est au contraire un chemin de libération même par rapport à nos certitudes, à nos apparentes richesses culturelles ou à nos solidarités familiales qui peuvent être parfois handicapantes dans nos relations aux autres.
Nous sommes donc invités en recevant cet Évangile à tout miser sur le Seigneur.
Mais finalement n’est ce pas cela l’espérance fondée sur la foi qui nous permet d’accéder à une véritable charité qui enrichit l’autre sans enrichir notre vanité?
Etienne Labignette, Prêtre de l’Oratoire, Paris.