Prêtres dans le monde du travail, mémoire de la Shoah, drame du sida…
Ces récentes années sont aussi celles de l’engagement dans les causes de notre temps.
Comme l’y invite Vatican II, l’Oratoire, à partir de 1969, révise ses Constitutions. La première partie de ces Constitutions, sur la vie spirituelle, insiste sur la tradition bérullienne que facilite une réédition en 1960 des « Œuvres Complètes » du cardinal fondateur. A cette lumière, il apparaît que la médiation est l’œuvre prioritaire du sacerdoce : « Être fidèle à explorer les richesses du mystère chrétien et être attentif à l’évolution des cultures. » Une médiation dont témoignent les œuvres de la congrégation (paroisses, collèges…) comme les engagements spécifiques de ses membres. En 1945, le Père Louis Bouyer (1913-2004, venu de l’Eglise luthérienne) publie “Le Mystère Pascal”, prélude à la réforme du Triduum pascal par Pie XII et au travail du Concile Vatican II sur la liturgie. Pierre Dabosville (1907-1976) se trouve mêlé à presque toutes les grandes questions qui ont agité l’Église de France de son vivant : prêtres ouvriers, question scolaire, relations entre juifs et chrétiens.
Le Père Costabel (1912-1989) continue la présence oratorienne dans les académies, le Père Martin (1914-1989) écrit quelques grandes pages de la vie musicale de Saint-Eustache, paroisse où se perpétue une tradition artistique et solidaire : soupe-Saint-Eustache, galerie d’art au profit des malades du Sida, Centre social Cerise … Deux prêtres chinois, tous deux convertis au christianisme, François Houang, philosophe, et Vincent Ou, illustrent la tradition d’ouverture de la Congrégation qui, aujourd’hui encore, regroupe des membres de plusieurs nationalités et cultures. Des laïcs désireux de partager ce charisme particulier donnent naissance, dans les années 80, à la Communion oratorienne.
« La Communion oratorienne, conformément à la tradition de l’Oratoire, se veut particulièrement attentive à la mission de l’Église dans le monde contemporain et elle ne peut prendre son parti du divorce qui tend à s’établir entre la Foi et les cultures. Elle sera donc en ce domaine un lieu de confrontation, de ressourcement, tout en étant un lieu d’action. » Charte de la Communion oratorienne (extrait).