Les gens qui viennent régulièrement à Saint-Bonaventure aiment en général bien leur église. Ils apprécient son architecture sobre et dépouillée, le calme et la pénombre qui y règnent en dehors des offices, l’ampleur des volumes qui permet de belles célébrations. Mais la connaissent-ils ? Il y a au moins deux choses dont peu de gens se doutent et qui méritent d’être soulignées.
La première est la qualité de l’art qui s’y déploie. Elle n’a pas l’ampleur de la Primatiale ou de Saint-Nizier, mais les tableaux, les statues, le décor sculpté, les tapisseries, les vitraux, beaucoup de ces objets sont des œuvres d’art d’une très grande qualité. Souvent, on est tellement habitué à les voir qu’on les remarque à peine, et c’est bien dommage. Car, depuis le XIVe siècle jusqu’à nos jours, de grands artistes ont fait appel à tout leur talent et à toute leur foi pour exprimer, chacun à sa manière et selon sa technique, la gloire de Dieu.
La seconde est encore plus ignorée : c’est le rôle considérable que joua l’église Saint-Bonaventure dans la vie lyonnaise depuis sa construction. Les franciscains qui la bâtirent sur le tombeau de saint Bonaventure lui-même, mort à Lyon en 1274, étaient très proches des gens du peuple. Très spontanément, ils accueillirent dans leur église les artisans et les travailleurs de la Capitale des Gaules.
Chaque corporation voulut alors venir y prier. Savez-vous, par exemple, que l’église ne comportait au départ que la nef centrale et les deux bas-côtés ? Les chapelles latérales, qui donnent aujourd’hui au bâtiment toute son ampleur, n’existaient pas. Ce sont les corps de métier, les tailleurs de drap, les teinturiers, les bouchers, les bateliers, les taver-niers et tant d’autres qui, chacun à son tour, firent construire des chapelles dédiées à leurs saints patrons. On y célébrait des messes pour les défunts de la corporation ; et petit à petit, des chapelles s’ajoutant à d’autres, on aboutit au bel édifice que nous connaissons, qui semble avoir eu cinq nefs dès l’origine. Mais ce n’était pas du tout le cas ; il n’en avait que trois !
Conscient de la richesse de cette église, le P. Luc Forestier, recteur de Saint-Bonaventure de 2010 à 2015, me demanda de piloter un livre qui raconterait cette histoire et permettrait de connaître les œuvres d’art qui s’y trouvent. J’y ai travaillé depuis plusieurs années, en faisant appel aux meilleurs connaisseurs. Les Éditions lyonnaises d’Art et d’Histoire, connues pour la qualité de leurs publications sur Lyon, ont accepté de l’éditer. L’ouvrage sera disponible à partir de la deuxième quinzaine de novembre, mais on peut y souscrire dès maintenant, pour 25 € au lieu des 30 € son prix de vente après parution.
Il peut vous aider à mieux connaître votre église et à mieux l’apprécier. Il peut aussi constituer un beau cadeau de Noël.
Michel Quesnel, chapelain à Saint-Bonaventure
AGENDA : Lancement du livre au sanctuaire Saint-Bonaventure, vendredi 18 novembre à 18h30.