Évangile du jeudi 3 décembre 2015

En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Ce n’est pas en me disant : Seigneur, Seigneur ! Qu’on entrera dans le royaume des Cieux, mais c’est en faisant la volonté de mon Père qui est aux cieux. Ainsi, celui qui entend les paroles que je vous dis là et les met en pratique est comparable à un homme prévoyant qui a construit sa maison sur le roc. La pluie est tombée, les torrents ont dévalé, les vents ont soufflé et se sont abattus sur cette maison ; la maison ne s’est pas écroulée, car elle était fondée sur le roc.

« Et celui qui entend de moi ces paroles sans les mettre en pratique est comparable à un homme insensé qui a construit sa maison sur le sable. La pluie est tombée, les torrents ont dévalé, les vents ont soufflé, ils sont venus battre cette maison ; la maison s’est écroulée, et son écroulement a été complet. »

(Matthieu, 7,21. 24-27)

 

Méditation

Bien souvent l’Evangile éclaire les événements de la vie, petits ou grands, et aide à leur trouver du sens. Ainsi il y a quelques temps, avec mes frères et sœurs, nous avons pu revoir la grande maison de notre enfance. Consolidée durant la guerre pour résister aux bombardements, elle est toujours debout. Quittée depuis plus de 50 ans c’est avec émotion que nous l’avons retrouvée, habitée par une petite famille chrétienne avec qui nous avons évoqué quelques grands moments du passé….

En réalité, au travers des murs et des lieux qui nous rappelaient tant de souvenirs, et au-delà des chemins divers parcourus par chacun, c’est toujours le même esprit qui continue de faire notre unité familiale. Ni les tempêtes de la vie, ni les vents de la dispersion, ni même la mort, n’ont pu abattre la solidité de notre famille et sa croissance grâce à l’accueil de nouvelles générations. Elle reste fondée sur l’affection partagée, sur l’esprit d’ouverture et sur la confiance en l’avenir. Sur la foi chrétienne aussi, car « les bâtisseurs travaillent en vain, si le Seigneur ne bâtit la maison » (Ps. 126,1).

Au lendemain des tragiques événements qui ont ensanglanté Paris et bouleversé le monde entier, nous avons entendu heureusement bien des appels à l’unité pour résister aux défis nouveaux de la barbarie et aux torrents de la violence. La « maison commune » a pu nous apparaître un moment ébranlée, mais elle ne sera pas abattue si elle reste fondée sur le roc de la communion fraternelle et sur la recherche inlassable de la justice et de la paix. N’est-ce pas la volonté du Père ?

Prions bien sûr avec confiance et persévérance, non seulement pour échapper à la peur ou au découragement, et que nous restions debout, mais aussi pour que la miséricorde de Dieu touche les cœurs les plus durs. Et croyons à la toute-puissance de l’Amour qui est l’œuvre du Père mais qui est aussi notre affaire à tous et à chacun.    

Paul Carpentier, prêtre de l’Oratoire à Saint Ferréol, Marseille