Ce cri de louange a été choisi par les chrétiens des Caraïbes pour la semaine pour l’Unité Chrétienne 2018. Il est tiré du Cantique de la mer que chantent les hébreux quand ils se rendent compte que le pharaon d’Égypte ne pourra maintenant plus rien contre eux : ils ont échappé à l’esclavage en Égypte, ils ont miraculeusement traversé le chaos à pieds secs et toute la négativité qui les aliénait y a été engloutie.
Il semble que ce soit Marie « la prophétesse, sœur d’Aaron » et donc sœur aussi de Moïse, qui a pris l’initiative de cette louange et qui en a composé les paroles, reprise ensuite par les femmes, puis par Moïse et l’ensemble de la population. C’est formidable quand des frères et sœurs travaillent ainsi en équipe, chacun avec son talent, sa foi, son inspiration, repris et valorisé par les autres. Chacun avec ses faiblesses, compensées par les talents des autres. Il y a dans cette histoire de la première Pâque un appel à vivre cette bonne entente entre frères et sœurs chrétiens de différentes sensibilités, c’est ainsi que le Seigneur nous fait avancer.
Pour que Marie soit appelée ici « la prophétesse » c’est sans doute pour montrer qu’avec l’aide de Dieu elle apporte ici un élément essentiel dans le salut de son peuple. Qu’a-t-elle l’inspiration de faire ?
1. C’est d’abord de se réjouir du bien qui leur arrive. Nous avons parfois besoin de l’Esprit Saint soufflant en nous ou chez un autre pour nous ouvrir les yeux sur la réalité du bien qui surgit dans notre existence et nous en réjouir.
2. C’est ensuite de prendre un tambourin pour éveiller les autres à cette joie et à cette louange. Cela multiplie la joie et cela l’intensifie, en fait une force.
3. L’élan de Marie est de faire place à la gratitude. Marie n’est pas pour rien dans le salut de son peuple : elle a sauvé son frère quand il était bébé, puis avec les autres elle a entendu l’appel de Dieu à se préparer à se mettre en route, elle a eu le courage d’avancer à travers ce qui semblait infranchissable. Mais son inspiration lui permet de reconnaître qu’ils n’ont pas été seuls : que Dieu a été la source ultime de ce chemin de salut qu’ils viennent de vivre. Et elle le dit, elle le chante, elle le danse pour elle et pour les autres, pour Dieu.
Tout cela est une force. Car alors ce n’est pas seulement une libération qu’ils ont vécue, ils ont aussi découvert leur libérateur. Et cela promet d’autres victoires possibles sur des difficultés qui sont au-delà de leurs seuls talents. Ils forment une équipe à quatre : avec Moïse et sa capacité à transmettre aux autres ce que Dieu espère. Avec Aaron et sa capacité à entraîner les autres dans le culte à Dieu. Avec Myriam la prophétesse les éveillant à la louange. Et avec « Dieu, l’unique et le Père de tous, qui est au-dessus de tous, et parmi tous, et en tous » (Éphésiens 4, 6), faisant de notre diversité une bénédiction.
Marc Pernot, pasteur
Mercredi 24 janvier à 20h30 : Célébration parisienne pour l’unité des chrétiens. Durant toute la semaine, dans tous les quartiers de Paris, les communautés chrétiennes se retrouvent pour prier pour l’unité. Une célébration pour l’ensemble du diocèse de Paris rassemblera les chrétiens de différentes confessions au Temple du Saint-Esprit, 5 rue Roquépine, 75008 Paris